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POUR QUELQUES POTS DE NUTELLA


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Chronique de Dominique Jamet...

S’empoigner pour quelques pots de Nutella bradés par un supermarché dans le cadre d’une opération de promotion…S’écharper, quelques jours plus tard, pour une poignée de couches-culottes mises en vente dans les mêmes conditions, et là encore sous l’œil impitoyable et omniprésent des caméras de vidéo-surveillance et des smartphones… Et, comme de bien entendu, voir aussitôt les réseaux « sociaux » diffuser à plaisir, puis les chaînes de télévision reprendre avec convoitise et commenter ad nauseam ces scènes de la vie courante. Grotesques ? Peut-être. Mais surtout affligeantes. Ridicules ? Mais d’abord tristes. Infiniment.
On ne cèdera pas à la facilité démagogique de noircir un tableau suffisamment sombre par lui-même. Le dernier épisode de disette en France remonte aux années, aujourd’hui lointaines, Dieu merci, de la guerre et de l’Occupation. La dernière émeute de la famine recensée sur notre sol date de 1847. Mais les désordres de la semaine passée n’en résonnent pas moins comme un signal d’avertissement, un rappel auquel nos dirigeants et les classes les plus favorisées, les plus aisées comme les classes moyennes, celles qui vivent très bien, celles qui vivent bien et celles qui s’en tirent tant bien que mal, auraient intérêt à prendre garde.
Oui, il y a sur notre territoire, parmi nous, mêlés à nous sur les trottoirs de nos grandes villes, oubliés dans la solitude de nos campagnes désertées, des gens, nos compatriotes, nos concitoyens, nos semblables, nos voisins, nos parents, qui vivent dans la précarité, dans la pauvreté, voire dans la misère. Des gens qui vivent moins qu’ils ne survivent, de pensions, d’allocations, de charités, d’aumônes, de rien. Des gens dont la vie est un morne cauchemar, pour qui la fin du mois commence dès ses premiers jours, des gens sans emploi, sans ressources, sans logement et sans espoir. Des gens qui sont au centime près, et prêts à se quereller, à se bousculer, à s’insulter, à se battre pour quelques pots de Nutella, dans un des pays les plus riches de la planète. Combien sont-ils qui descendent marche après marche l’escalier de la dégringolade sociale, jusqu’à se retrouver « sous le seuil de la pauvreté », là où l’on a perdu tout bonheur, toute estime de soi et finalement toute dignité ? Toutes catégories confondues, des millions. Le tiers monde, voire le quart monde commence à notre porte.
Ce n’est pas de Pékin, c’est de Paris que les prix de l’immobilier, que le niveau des loyers et la spéculation achèvent de chasser, après les ouvriers, les chômeurs et les artisans, les classes moyennes et les jeunes générations.
Ce n’est pas seulement à Lagos ou au Caire mais dans nos plus prestigieuses métropoles, à commencer par notre capitale et ses banlieues abandonnées que la cherté de la vie, l’incurie des différents pouvoirs et leur renonciation à tout aménagement du territoire condamnent une grande partie de la population à accepter l’inacceptable en termes de logements, de transport, d’éducation et de sécurité.
Ce n’est pas seulement en Inde ou au Bengladesh, mais en France que chaque nuit des dizaines de milliers de malheureux dorment au mieux dans des refuges de fortune, au pire en plein vent, sous la neige ou sous la pluie, au temps d’hiver.
Nous nous sommes habitués à tout cela. Mais « habitués » veut-il dire « résignés » ?
Le président de la République est dans son rôle lorsque, profitant de l’opportunité que lui offre sur le plan international un vide dont la nature politique a horreur et de l’effet de mode que lui valent sa jeunesse, ses discours et ses promesses, il sillonne la planète pour y affirmer la présence de la France, y annoncer (en anglais) son retour et même y répandre en notre nom beaucoup de promesses et quelques largesses. Que Macron l’Africain n’oublie pas la responsabilité qui lui incombe, de son fait et du fait de nos institutions, vis-à-vis de notre pays et de ses habitants, de tous ses habitants. Qu’il remette les pieds sur terre, c’est-à-dire chez nous.
De prestigieux conseillers, les mêmes qui ont successivement gravité, bourdonné et sévi autour de ses prédécesseurs suggèrent au nouveau chef de l’Etat, sous le mirifique et fallacieux prétexte de la modernité, de ne gouverner qu’avec et pour les gagnants, les forts, artisans et profiteurs des fabuleuses évolutions techniques, économiques et financières qui vont bouleverser, qui déjà bouleversent notre monde. Ils n’ont cure des humbles, des faibles, des malheureux que la marche impitoyable du progrès, si l’on n’y prend garde, risque de balayer, d’écarter, et de laisser sur le bord de la route. Ils ne se soucient pas de préparer et d’organiser les nouveaux équilibres sur lesquels doit reposer notre société. Le monde que l’on nous concocte est un monde encore moins humain, plus inégalitaire, plus dur que le monde que nous avons connu.
Dépassés par le succès de leurs imprudentes opérations promotionnelles, les dirigeants d’Intermarché viennent de faire savoir qu’ils ne procéderaient plus à des rabais générateurs de désordre. C’est agir sur les effets sans toucher à leurs causes.
Les tenants du mondialisme, les bénéficiaires du capitalisme, les défenseurs du système qui se pressent autour du nouveau président comme jadis leurs pareils à Versailles autour du roi ne valent pas mieux que les courtisans de l’Ancien régime. Comme eux, ils dansent sur un volcan. Comme eux, s’il revient à leurs nobles oreilles que le peuple se plaint de n’avoir pas assez de pain, et de le trouver dur, « eh bien », disent-ils, « qu’il y étale du Nutella ! »

P.S. Message à l’attention de M. Jeff Koons : Cher grand artiste, vous avez peut-être entendu parler de ces cadeaux que chaque année, à la période des étrennes, ceux qui les ont reçus, sans pour autant les apprécier, se hâtent de remettre en vente. Vous avez mis les pouvoirs publics français dans une situation dont ils ne savent comment se tirer Auriez-vous l’intelligence et l’amabilité, tandis qu’il est encore temps, de garder pour vous votre bouquet de tulipes ?

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