UNITE NATIONALE CITOYENNE
Vous êtes ici : Accueil » Jamet le dimanche ! » AU PAYS DE DESCARTES…

AU PAYS DE DESCARTES…


agrandir

Chronique de Dominique Jamet...

Quelques réflexions, au seuil de l’année nouvelle.

Mme Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a eu la sagesse et le courage, bravant les attaques, balayant les doutes et ignorant les polémiques, d’imposer une mesure de salut public que dictait la simple raison et qu’avaient trop longtemps retardée des criailleries d’arrière-garde. A partir de ce 1er janvier ne pourront être admis dans les crèches et les écoles que les enfants ayant subi les onze vaccinations désormais obligatoires.
Quelques égarés de bonne foi, quantité de charlatans et nombre de braves gens abusés s’élevaient contre cette extension du domaine de la lutte pour la santé en arguant d’accidents que rien n’est venu corroborer. D’autres mettaient en cause l’influence des laboratoires toujours avides de plus de profit, ce qui n’est pas douteux, mais en l’espèce hors sujet.
Revenons au bon sens, de temps en temps ça ne fait pas de mal. Rien, rien d’autre que la découverte et la généralisation des vaccins n’a raréfié et parfois même éradiqué ces fléaux terrifiants, ces grandes pestes, ces grandes terreurs qui rayaient prématurément du monde des vivants des millions d’êtres humains de tous âges et de toutes conditions.
Si la variole, le typhus, la diphtérie, le choléra, le tétanos, la tuberculose, la poliomyélite, et bien sûr la rage ont été vaincues, nous ne le devons qu’aux progrès de la médecine et lorsque tel ou tel de ces maux réapparaît, c’est seulement là où une couverture vaccinale suffisante n’est pas venue immuniser la population, lorsque telle ou telle épidémie nouvelle se propage, c’est seulement quand on n’en a pas encore trouvé le remède, c’est-à-dire le plus souvent le vaccin.
Il n’y aurait rien à redire si celui qui refuse le vaccin au nom de son libre arbitre, de sa philosophie ou de ses croyances ne nuisait qu’à lui-même et ne compromettait que sa propre santé. Il est en revanche intolérable qu’un tel rejet mette en danger son propre entourage, sa famille, ses enfants, et que de proche en proche il reporte sur autrui le risque de la contamination, de la contagion que le vaccin, entre autres effets, permet justement d’éliminer.
Dans ce domaine comme dans d’autres domaines, c’est la contrainte qui est salutaire et la liberté qui est dangereuse. Dans ce domaine comme dans d’autres domaines, certains rêvent d’un retour au Moyen Age. La question est en somme celle-ci : dans le combat sans fin que se livrent depuis toujours la science et la croyance, la rationalité et la crédulité, ce pays, notre pays, est-il encore le pays de Descartes – et de Pasteur ?

Mme Florence Parly, ministre de la Défense, exprimait brutalement et même crument la pensée de beaucoup d’hommes politiques français lorsqu’il y a deux mois et demi, au moment où les combats faisaient rage pour la reprise de Raqqa, capitale administrative et symbolique de Daech, elle ne craignait pas de faite cette déclaration empreinte d’un certain cynisme : « S’il y a des djihadistes français qui périssent dans ces combats, je dirai que c’est tant mieux ». Certes, mais la chute, désormais presque accomplie, de l’Etat islamique, loin d’avoir résolu le problème du terrorisme djihadiste, le pose avec une acuité nouvelle.
Bientôt en effet nous ne pourrons plus compter sur les Irakiens, les Syriens et les Kurdes pour « neutraliser » (le joli mot que voilà !) nos ressortissants radicalisés et rétablir par procuration à leur usage la peine capitale abolie chez nous depuis trente-six ans, voire la torture, bannie de nos Codes depuis plus de deux siècles. Il nous faudra prendre nos responsabilités aussi bien vis-à-vis de ceux qui, fuyant la défaite, tentent de rentrer en France, qu’à l’égard de ceux qui, ayant purgé leur peine de prison, sortent des maisons d’arrêt aussi irréductiblement fanatiques qu’ils y étaient entrés, Manifestement cette situation nouvelle et pourtant prévisible laisse nos gouvernants embarrassés, pour ne pas dire désemparés.
Une fois opéré le tri – et c’est une première difficulté - entre les enfants innocents et les « lionceaux du califat », entre les femmes séduites ou abusées, simples comparses et celles qui sont aussi bien que les hommes actrices et complices du crime, que faire de cette masse de combattants ?
Or, de deux choses l’une : ou nous ne sommes en guerre que dans les mots, ou nous sommes en guerre dans les faits et dans le droit. Dans la première hypothèse, nous ne pouvons guère que tendre le dos dans la perspective des attentats, des catastrophes, des procès et des débats à venir. Dans la deuxième hypothèse, les lois de la guerre doivent s’appliquer et si les pouvoirs publics reculent à l’idée de « neutraliser » les tueurs professionnels et les apprentis-bouchers autrement qu’en dehors de nos frontières ou en flagrant délit, qu’au moins leur soient appliquées les lois de la guerre, c’est-à-dire leur internement jusqu’à l’éventuelle fin des hostilités.
La question, somme toute, est simple : confronté à un adversaire qui rêve de lui imposer sa loi et de détruire sa civilisation, ce pays, notre pays, est-il encore celui de Danton et de Clemenceau ?

Caressé par la réussite et bénéficiaire d’une hausse de popularité qui doit plus à sa personne et à sa manière d’être qu’à son programme et à sa politique, au contraste avec ses prédécesseurs qu’à ses propres mérites, à ses promesses qu’à ses résultats, M. Emmanuel Macron, président de la République, dans la perspective de sa première confrontation avec les électeurs, depuis la présidentielle, compte poursuivre et accentuer avec succès sa stratégie de séduction, de rassemblement et d’enveloppement. Tout indique que son intention est de présenter les européennes du printemps 2019 comme l’occasion d’un choix entre le grand groupe, allant de la gauche au centre droit, des libéraux, fédéralistes, mondialistes, urbains, modernes, et des oppositions ringardes, divisées, symétriquement rejetées aux extrêmes, son objectif étant une plus grande intégration de la France dans une Union européenne qui réduirait à néant le peu de marges de manœuvre qu’il nous reste, et dont il se voit l’inspirateur et le coprésident avec voix dominante.
La dernière fois qu’un tel enjeu a été explicitement soumis au peuple français, c’était lors du referendum de mai 2005 et l’on a assisté alors, contre les vœux, contre les pressions, contre la propagande et contre les prévisions des puissants, des sachants, des importants, des politiciens professionnels, des médias et du CAC 40, le peuple français, par une nette majorité, rejeter le traité constitutionnel européen qui devait marquer une nouvelle avancée de Bruxelles, de Francfort, de Berlin et un nouveau recul de sa souveraineté. Ce sursaut inattendu, ce miracle démocratique n’avait été possible que parce que dans les urnes les bulletins du « non », si diverses qu’aient pu en être la provenance, les motivations et la signification, s’étaient mêlés et ajoutés les uns aux autres dans un refus identique de la soumission de la France aux directives de ses élites mondialisées. On sait ce qu’il en est advenu, comment la volonté du peuple fut habilement et cyniquement ignorée, contournée, bafouée, et pourquoi depuis douze ans il n’a plus été recouru une seule fois à la procédure référendaire.
Les élections européennes de 2019 ne sont ni moins importantes ni moins décisives que le referendum de 2005, du moins si le vote qui s’y exprimera le peuple est cette fois respecté. De deux choses l’une. Ou l’on considère que le temps des nations est révolu, que la France a vécu, qu’elle doit passer la main et achever de s’intégrer dans des ensembles politiques, techniques, économiques et internationaux qui la dépassent. Ou l’on reste attaché au droit de notre peuple et de son gouvernement, dans le cadre national, à maîtriser ses frontières, son budget, son économie, à décider de ses alliances, de ses traités, de ses lois, de son destin.
Dans la première hypothèse, nous faisons un pas de plus vers la disparition de la France en tant qu’entité indépendante, et on n’en parle plus –qu’au passé. Mais si ceux qui refusent ce choix ont la logique de leur option, ils doivent comprendre que la question posée dépasse et périme tous les clivages habituels, grands ou petits, et en tirer les conséquences. S’ils n’en ont ni le courage ni l’intelligence ni l’abnégation, les diverses oppositions iront à la bataille et donc à la défaite dans le désordre, la division et l’incohérence, comme en avril dernier et comme le souhaite le camp uni des supranationaux. S’ils croient à leurs propres idées, s’ils croient encore à la France, c’est sans aucune exclusive, comme aux temps où la guerre, où le salut public cimentaient l’union de tous les patriotes, venus de tous les horizons, que peut se créer, s’organiser et triompher le rassemblement de ceux qui rejettent les diktats d’une prétendue fatalité. De la réponse à la question qui nous est de plus en plus impérieusement posée dépend, à notre modeste échelle, la suite de notre mouvement, au niveau national la suite de notre histoire millénaire. Il s’agit bien de petits arrangements, de petites cuisines, d’union des droites, d’union des gauches, de Front des sectaires, de Bloc des battus d’avance, quand l’heure est à l’union citoyenne et nationale, à l’unité française !
Mais ce pays, notre pays, est-il encore celui du général de Gaulle et de Jean Moulin ?

Dans la même rubrique

11 novembre 2023 – TOUS A LA GRANDE MARCHE DU 12 NOVEMBRE 2023 !

27 février 2023 – LE VISITEUR

18 juin 2022 – SECOND TOUR MODE D’EMPLOI

7 juin 2022 – CET HOMME EST DANGEREUX

22 mai 2022 – UKRAINE. LA GUERRE…ET APRES ?



"La démocratie, c'est le gouvernement du peuple exerçant la souveraineté sans entrave"
Général de Gaulle

"A force de vouloir se passer des Nations, on finira par se passer des peuples"
Philippe de Villiers

"Dire qu'il faut transmettre les valeurs de la République, c'est trop faible : il faut transmettre l'amour de la France."
Jean-Pierre Chevènement

"On commence à parler de populisme lorsque les peuples votent autrement que le souhaiteraient les élites."
Hubert Védrine



Autres citations...



Rejoignez-nous ! Vos adhésions, dons ou actions sont vitales





Contactez-nous



Recevez nos infolettres




Nos partenaires



Découvrez-nous !
"Notre engagement politique plonge ses racines dans notre amour de la France..."




Dernière vidéo sur notre chaîne Youtube


Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux
twitter facebook youtube



Votre contact local


Planning de l'UNC

Rechercher