SNCF : quand l’Etat déraille
Inspirées du dispositif adopté par l’Allemagne pour la Deutsche Bahn, les propositions de réforme de la SNCF rendues publiques sous le nom de « rapport Spinetta » sont la réponse de l’orthodoxie libérale aux multiples problèmes que connaît le transport ferroviaire en France.
S’il est nécessaire de réduire le déficit qui affecte la grande entreprise nationale qu’est la SNCF, la fermeture de milliers de kilomètres de lignes dites « secondaires » ne saurait être la solution. Cette mesure que l’on prétend justifier au nom d’une saine gestion ne ferait qu’élargir et aggraver la fracture ouverte entre les grandes métropoles et la France rurale, entre des zones privilégiées, irriguées par un réseau ferré dense et les territoires délaissés, voire abandonnés par la République. Il incombe au contraire à l’État et aux collectivités territoriales de maintenir l’interconnexion entre les villes petites ou moyennes et le reste du pays, sous peine d’introduire et de consacrer une discrimination entre deux catégories d’usagers, les uns restant des citoyens à part entière, les autres devenant des laissés pour compte sur le bord de la voie ferrée.
La France ne saurait sans renier ses propres valeurs substituer à l’obligation morale et au principe de solidarité attachés au service public la loi impitoyable de la seule rentabilité.
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